Située au sein du parc naturel régional du golfe du Morbihan, la presqu’île de Rhuys est une zone riche en oiseaux, en particulier grâce aux nombreux sites qui permettent de les accueillir. Parmi ces lieux, les marais se distinguent : ce sont des zones humides qui représentent une véritable opportunité pour les oiseaux. Ils leur permettent aussi bien de nicher que d’hiverner, ou, de manière plus éphémère, de faire une halte durant leurs migrations. La côte nord de la presqu’île borde le golfe du Morbihan tandis que la côte sud fait face à l’océan Atlantique et plus particulièrement à la baie du Mor braz. Ces deux côtes offrent des paysages différents mais les marais y sont bien présents. Ceux-ci présentent une certaine diversité tant par leurs dimensions que par leurs écosystèmes (roselières, marais salants, …).
Ce site internet a pour objectif de présenter les principaux marais de la presqu'île de Rhuys non seulement au niveau des espèces présentes mais également au niveau des aménagements permettant de les observer.
Pour décrire de la manière la plus exacte possible les différentes espèces observables dans chaque marais nous nous appuierons sur deux sites de recensement des oiseaux :
Ces sites permettent de connaître les espèces les plus observées dans chaque marais ainsi que leur période de présence.
On trouve (du Nord au Sud):
Situé à l'Est de l'île Tascon, le marais de Lasné accueille – à certaines périodes – de fortes densités d'oiseaux : des bécasseaux variables, des barges à queue noire ou des bernaches cravants. Le chevalier gambette est également bien présent et le chevalier arlequin (espèce peu courante en Bretagne) peut y être observé. On peut découper ce site d'observation en deux grandes parties qui accueillent chacune des oiseaux plus ou moins différents : la zone exploitée (marais salants, ostréiculture) constituée de bassins et la vasière.
Le marais du Duer, situé à l'ouest de Saint-Colombier, est constitué de plusieurs bassins autour desquels ont été aménagés deux observatoires. Une vasière occupe le nord du marais. Sur ce site, les sarcelles d'hiver peuvent être présentes en grand nombre (de même que les barges à queue noire). Des avocettes élégantes et des tadornes de Belon peuvent également y nicher.
Situé au sud du majestueux château de Suscinio, ce marais est riche d'une belle diversité d’espaces d’observation. On y trouve en effet un grand bassin, des roselières et une zone d’eau douce. Situés parallèlement à la mer, ces espaces en sont protégés par un cordon dunaire. Plusieurs espèces y nichent, parmi lesquelles la sterne pierregarin, l’échasse blanche ou encore l’avocette élégante. La gorgebleue à miroir, une des espèces les plus remarquables de la presqu’île est également présente.
Présent toute l’année, ce grand limicole se pare d'un beau plumage blanc et noir facilement reconnaissable. L’avocette est présente en grand nombre sur la presqu’île et niche dans plusieurs marais comme celui de Suscinio. Elle se nourrit grâce à son long bec recourbé en balançant la tête d'un côté et de l'autre.
L’échasse blanche, présente de mars à septembre, est un autre limicole qui niche sur la presqu’île par exemple dans le marais de Lasné. Grâce à ses grandes pattes roses, ses ailes et son dos noirs son identification est aisée.
Avec le petit gravelot et le grand gravelot, il fait partie des trois espèces de gravelot régulièrement observées en Bretagne. Nichant sur la presqu’île, il est particulièrement présent de mars à septembre. Il est cependant en danger car les nids, posés à même le sol, sont vulnérables en partie à cause des activités humaines.
C’est la plus courante des trois espèces de sternes régulièrement présentes sur la presqu’île (avec la sterne caugek et la sterne naine). Elle est observable d'avril à septembre et niche en particulier au marais de Suscinio où des îlots ont été créés. Elle pêche de petits poissons en plongeant en piqué après avoir effectué un vol sur place.
Ce passereau est l'une des espèces les plus remarquable de la presqu'île de Rhuys. Présente de mars à septembre, la gorgebleue à miroir vit particulièrement dans la roselière du marais de Suscinio où elle peut nicher ; au printemps, lors des parades nuptiales, on peut l'apercevoir perchée sur les buissons.
De la famille des anatidés, cette oie de petite taille est présente en très grand nombre (jusqu'à plusieurs milliers d'individus) dans le golfe du Morbihan. Les bernaches nichent en Sibérie et viennent hiverner dans le golfe ; à leur arrivée, vers octobre, elles peuvent profiter de la zostère naine, une plante aquatique qui pousse dans les vasières. Les bernaches quittent le golfe aux environs de mars.
La presqu’île de Rhuys fait face à l’océan atlantique et borde le golfe du Morbihan. Ces deux espaces sont également propices à l’observation des oiseaux.
Sur la façade atlantique, de nombreuses espèces sont présentes tant sur les côtes qu'en mer, parfois loin au large.
Sur la plage ou sur les rochers de bord de mer quelques limicoles sont observables tels que des tournepierres à collier, des grands gravelots ou des bécasseaux sanderling. Ces limicoles, et en particulier les bécasseaux sanderlings, sont régulièrement dérangés par les activités humaines ou les animaux domestiques (les chiens, qui leur courent après pour s’amuser, les obligent à souvent s’envoler). Des grands cormorans se posent fréquemment sur les rochers qui bordent la mer ou sur de petits îlots ; ils y déploient souvent leurs ailes, non seulement pour les sécher, mais également, semble-t-il afin de mieux digérer après avoir pêché.
D’autres espèces sont observables en mer tels que des harles huppés ou des grèbes à cou noir ; ces derniers sont généralement posés sur l’eau plus ou moins loin des côtes durant la période hivernale (par exemple entre le Grand Mont et le Petit Mont). Loin au large, dans la baie du Mor braz, des fous de Bassan, des puffins ainsi que des océanites sont observables. Cette zone a la chance d’accueillir entre juin et octobre de grands effectifs de puffins des Baléares (pourtant en danger critique d’extinction). Une excursion en mer est l'idéal pour observer ces oiseaux. Cela donne également l'opportunité d'observer plusieurs espèces de dauphin comme le dauphin commun.
Lorsque des falaises terreuses sont présentes, les hirondelles de rivage peuvent s’installer en plus ou moins grandes colonies afin de nicher, aussi bien côté atlantique que côté golfe.
Au niveau du Golfe, les vasières sont des milieux propices à l’observation : on y rencontre des bernaches cravants, des courlis, des tadornes de Belon, des aigrettes garzettes, ainsi que des laridés. Sur les îles, les goélands ainsi que les cormorans sont parfois présents en nombre. On trouve également des huîtriers pies, qui sont néanmoins plus difficiles à observer : ces limicoles farouches, avec un bec orange vif et un plumage noir et blanc, sont souvent distants et fréquentent régulièrement les îles du Golfe ou les vasières ; souvent en groupe, ils se repèrent facilement grâce à leur cri sonore.